Eric Mengelle, Responsable scripts applicatifs chez MIP

Les scripts applicatifs sont des outils essentiels pour le suivi des performances IT tout particulièrement dans le cadre de la transformation digitale des entreprises. Ils sont notamment indispensables pour tester le passage d’outils dits de clients lourds (local) à des clients légers (web). Comment fonctionne un script et que permet cette technologie ?

Eric Mengelle, Responsable des tests applicatifs Maltem Insight Performance (« MIP »), nous explique.

Eric Mengelle, Responsable scripts applicatifs chez MIPEric Mengelle, Responsable scripts applicatifs chez MIP

– En quoi consiste un script applicatif et quelles sont ses applications concrètes ?

Un script applicatif représente le test simple ou complexe d’une application dite client lourd (un logiciel installé sur un poste) pour contrôler son bon fonctionnement. En général, on parle de maintenance d’application également pour les pages web qui sont devenues de réelles applications à part entière. Mais nous utilisons principalement ces tests pour le lancement des applications client lourd tels que Citrix Web, mais aussi Outlook, Excel, divers CRM tel que SAP… Les scripts permettent ainsi d’effectuer le comparatif avant/après du passage d’un client lourd tel qu’Outlook à un client léger tel que Gmail ou Office365. Ils nous permettent aussi d’aller plus loin en effectuant une reconnaissance graphique intelligente sur un portail web.

– Vers quelles optimisations les clients de MIP souhaitent-ils tendre ?

Les clients s’intéressent au ressenti utilisateur lorsqu’ils doivent changer d’outils ou lorsqu’ils sont amenés à suivre l’évolution de leur site web. Ils peuvent par exemple choisir de passer sur la suite Google ou sur Office365 pour des raisons matérielles (réduction des coûts, moins de besoins en ressources humaines, en maintenance matérielle et logicielle, etc) ou pour privilégier l’aspect collaboratif des outils cloud. Ils peuvent également avoir besoin d’une assistance dans le cadre du suivi d’un site E-commerce et d’un changement d’outil CRM. Et enfin, nous sommes sollicités pour la mise en place de serveur proxy interne*. En clair, nous devons comparer les temps de chargement avec ou sans proxy pour réduire l’impact de celui-ci.

– Quel est votre cursus et quelles sont vos fonctions au sein de MIP ?

Je viens d’un secteur différent mais complémentaire qui est l’informatique industrielle, c’est-à-dire l’IT appliquée aux automates dans une optique de production et de traçabilité. J’ai ensuite créé avec un ami une société de développement de sites web que j’ai géré durant 3 ans et qui m’a permis de gagner en polyvalence et de maîtriser de nombreux langages informatiques. J’ai rejoint l’équipe Alaloop (devenue aujourd’hui MIP) en 2012 en tant que chargé de projet scripts applicatifs et web. Au départ, j’étais chargé de leur développement et aujourd’hui, je m’occupe principalement du maintien de l’API (capitalisation et gestion des faux positifs) et du développement de nouveaux tests pour ce qui concerne la partie R&D.

– Quelles sont les tendances de transformation digitale que vous observez ?

Si on devait chiffrer, je dirais que 60 % des tests que nous réalisons concernent les clients lourds et 40 % les clients légers. Concernant les outils messagerie, 90% de nos clients sont passés sur des nouvelles appli cloud.

Les sociétés ont de plus en plus tendance à s’appuyer sur les grandes spécialités professionnelles en s’organisant par pôles, ce que l’on appelle « Métiers » dans le « jargon business », et non plus à gérer elles-mêmes leurs infrastructures SI. Elles sont donc amenées à déléguer cette gestion à des tiers (Cloud Amazon, Office 365…) ce qui peut avoir un impact sur le ressenti utilisateur. Il ne suffit plus d’effectuer des mesures sur le réseau local. L’utilisateur se retrouve en quelque sorte « noyé » sous de nouvelles couches d’infrastructures et perd la main sur cette gestion. Au sein de MIP, nous sommes donc amenés à corréler des mesures locales à des mesures effectuées sur Internet. Deux univers qui ne se comprennent pas toujours très bien au sein de l’entreprise et qui doivent pourtant cohabiter.

– Les applications web ont-elles vocation à remplacer les « applications lourdes » ? Si oui, est-ce réellement souhaitable?

Je le pense oui, même si certains clients, pour des raisons évidentes de sécurité, ne transféreront jamais l’ensemble de leurs services sur la toile. Les réticences persistent dans certains cas précis, et à juste titre. Par exemple, il est certain que des banques n’externaliseront pas leurs applications sur le Cloud, mais elles peuvent réaliser des portails web interne qui remplaceront leurs anciennes applications. Pour des entreprises internationales ayant des infrastructures interconnectées couvrant l’ensemble du globe, les besoins en maintenance sont colossaux. Compte tenu de la diminution des coûts et besoins en maintenance d’infrastructure sur le web, la tendance actuelle va donc très certainement s’accentuer.

* (Proxy Server)

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